le char TIGRE
Le Tigre I, ou en Allemand :Panzerkampfwagen VI Tiger Ausführung E - Sonderkraftfahrzeug 181, char d'assaut lourd allemand en service de 1942 à 1945, est l'un des chars les plus connus de la , seconde guerre mondiale bien qu'il n'ait été que peu produit par rapport au T-34soviétique ou au Sherman américain.
De 1937à 1941, divers projets de chars lourds ont été menés par les firmes Henschel et Porsche, à partir de 1940 la Wehrmacht cherchant un char mieux protégé que le Panzerkampfwagen IV. Ce n'est qu'en mai 1941que Hitlerdemanda à ces firmes de concevoir un char lourd pour l'été 1942. Nom de code :Tigerprogramm.
Le nouveau char devait peser 45 tonnes et être armé d'un dérivé du fameux 8,8 cm FLAK qui a fait preuve de sa redoutable capacité antichar dans les campagnes précédentes. Il est également spécifié que le char doit être capable d'encaisser de face les coups d'une pièce aux capacités semblables à plus de 1 500 m et doit donc posséder un blindage d'environ 100 mm d'acier. Le char doit également pouvoir se déplacer à 40 km/h.
Les deux firmes construisirent chacune un prototype de caisse. Les 19 et 20 avril 1942, les deux prototypes sont confrontés, notamment devant Hitler. Le prototype Porsche, ambitieux sur le plan technique, s'avère plus rapide, mais moins mobile que le Henschel, lequel se montre aussi plus fiable lors de tests ultérieurs et remporte alors le contrat. La tourelle qui doit accueillir le 8,8 cm Kwk36 est quant à elle conçue par Krupp. néanmoins, l'engin proposé par Henschel, une fois la tourelle ajoutée, pèse une dizaine de tonnes de plus que les 45 tonnes voulues.
le Tiger fut coûteux pour l'économie allemande, nécessitant un nombre élevé d'heures de travail d'une main d’œuvre de qualité. Le char est en effet d'une grande finition, caractéristique de l'industrie allemande au moment de son développement, qui ne cherchait pas à optimiser la production mais plutôt la qualité.Tout au long de sa carrière, il subit diverses modifications, par exemple certaines pièces standardisées avec le panther et le Tigre Royal, cela dans le but de simplifier (et augmenter) la production, ce qui est d'ailleurs la motivation principale de la suppression de certains dispositifs : les pré-filtreurs d'air Feifel et le système d'immersion du char disparaissent en 1943. Les lance-grenades / fumigènes / mines disparaissent également la même année. Le train de roulement est modifié en 1944. Le moteur est changé pour un plus puissant. Pour permettre l'emport d'une MG-34 de défense anti-aérienne et rapprochée, un rail est installé sur le tourelleau, lequel subit également diverses modifications.
Mais aucune de ces évolutions ne change la silhouette si typique du Tigre I.
La numérotation des châssis des Tigre débute au numéro 250001. La production est arrêtée au cours de l'été 1944 pour laisser entièrement place à celle de son successeur, le Tigre II, laquelle a déjà commencé depuis plusieurs mois. Avec 1 350 exemplaires en deux ans, la production du Tiger I est très inférieure à celle de ses adversaires le Sherman et le T-34 (de l'ordre de 50 000 chacun), la comparaison est toutefois peu pertinente puisqu'il s'agit là des équivalents au point de vue utilisation des Panzer IV et Panther Allemands, le Tigre correspondant plus dans une certaine mesure à l' IS-2soviétique, produit à 3 500 unités.
la pièce principale, le 8,8 cm KwK36 est munie d'un frein de bouche à double déflecteur pour limiter le recul de la pièce, tout comme le canon des Panzer IV Ausf. G, H et J.
En revanche, au vu de ses dimensions, la différence est nette, c'est le Panzer le plus massif aligné sur le champ de bataille par le IIIe Reich jusqu'alors :
Hauteur : 2,88 m
Longueur totale : 8,24 m
Largeur totale : 3,73 m (sans garde boue : 3,15 m)
Longueur de la caisse : 6,30 m
Garde au sol : 0,47 m
Le train de roulement en cours de montage, ses galets imbriqués, alors à bande de caoutchouc extérieure. Les galets seront plus tard modifiés et leur nombre réduit.
De telles dimensions rendent le Tiger plus facilement repérable - et d'autant plus facile à acquérir et toucher comme cible - que d'autres chars sur le champ de bataille, notamment par les chasseurs bombardiers. Autre inconvénient, sa taille conséquente est en partie responsable de sa masse. En revanche le volume intérieur disponible pour l'équipage contribue à son confort, donnée importante pour la fraîcheur des hommes au combat lorsqu'ils passent plusieurs heures dans l'habitacle, cet espace permettant aussi une bonne dotation en obus. Sa hauteur donne aussi une meilleure vue sur le champ de bataille ainsi qu'un meilleur angle de tir.
Sa garde au sol est importante et constitue un atout pour franchir les terrains très meubles.
La vue du train de roulement aide à le différencier facilement du Panzer IV. Non seulement ses chenilles sont beaucoup plus larges mais il est le premier char dont la suspension est à galets imbriqués axés sur barres de torsion, ses galets occupant toute la hauteur entre les patins au sol et ceux au-dessus. Le caractère imbriqué vient du fait qu'il existe des galets internes, qui sont décalés par rapport aux galets externes. Initialement les 48 galets (24 de chaque côté) du char sont des jantes en acier, cerclées d'une bande de caoutchouc. C'est à cette suspension que le Tigre doit son exceptionnelle maniabilité pour un char de cette masse, le poids étant en effet mieux réparti grâce à ce système. Cependant, à cause de l'accumulation de la boue ou encore de la neige se transformant en glace, les galets pouvaient se bloquer, nécessitant un entretien fastidieux, l'accès aux galets internes étant gourmand en temps de travail puisque des galets externes devaient être retirés pour y accéder. Les mêmes problèmes se présentaient lorsqu'il fallait réparer des détériorations provoquées par les combats sur le train de roulement. Au 822é exemplaire apparaissent de nouveaux galets, dits métalliques, au nombre de 16 par train de roulement; ils sont plus faciles à entretenir et s'usent moins rapidement.
Pour permettre le transport par rail d'un engin aussi large, un deuxième jeu de chenilles est mis à disposition, mesurant 52 cm de largeur, les galets externes devant également être démontés (4 de chaque côté, liés aux barres de torsion) ainsi que les gardes-boue. Les barges de transport qui amenèrent les Tigre en Afrique ne pouvaient également les embarquer qu'avec ces modifications. Les chenilles de combat, quant à elles, mesurent 72,5 cm de largeur, composées de 96 patins.
La plage arrière comporte une plaque centrale basculante et démontable pour accéder au bloc moteur. De chaque côté se trouvent différentes prises d'air pour le refroidissement et l'apport de carburant. Le réglage des poulies de tension (pour les chenilles) se fait à l'arrière du char. Toujours à l'arrière du char, à l'aide d'une manivelle, le démarrage manuel du moteur (starter par inertie Bosch) est possible.
La forme de la tourelle, très caractéristique, est en fer à cheval vue de dessus, le côté arrondi à l'opposé du canon. Le chef de char dispose d'un tourelleau, lequel se trouve sur l'arrière droit (tourelle vue de face). Deux types de tourelleau ont été produits. Le premier, de forme cylindrique d'une hauteur d'environ 20cm, est percé de fentes de vision en verre, sa trappe s'ouvre en basculant vers l'extérieur. Il évolue ensuite vers une version plus aplatie et moins haute, présentant notamment moins de risque d'être arraché par un obus ou une bombe, équipée de six épiscopes qui offrent une meilleure vision du champ de bataille mais qui laissent toujours un champ de vision nul pour l'environnement immédiat du char sur sa droite. Sa trappe s'ouvre désormais en pivotant horizontalement. Le nouveau tourelleau se voit surmonté d'un rail circulaire pour accueillir une mitrailleuse MG-34 vouée à la défense rapprochée et antiaérienne. Une trappe d'accès, pour le chargeur, est présente sur la gauche. Le chargeur se voit installer un épiscope fixe qui lui permet une vision vers l'avant. Un extracteur de fumée se trouve sur les premiers exemplaires à l'arrière du toit de tourelle, puis par la suite avancé vers le centre. La tourelle porte une RommelKasten, généralement à l'arrière. Elle est également percée d'une fente de vision sur l'avant de chacun de ses flancs, et des lanceurs de mines, fumigènes et grenades, initialement présents au-dessus de ces fentes de vision, sont d'abord supprimés, puis remplacés par un lance-bombe depuis le toit de tourelle.
Le pilote et le radio disposent chacun d'une écoutille dans le toit de caisse pour accéder au char ou l'évacuer. Ces deux écoutilles font partie d'une grande plaque rectangulaire démontable afin d'effectuer des opérations de changement sur la transmission.
Un dispositif d'immersion est présent sur les 95 premiers exemplaires. Celui-ci, utile pour un char auquel son poids interdit nombre de ponts, permet au Tigre de franchir des cours d'eau de 4 mètres de profondeur. Notamment un Schnorkel télescopique se déploie à l'arrière du char pour l'approvisionner en air. Le dispositif est supprimé dès le début de l'année 1943 pour simplifier la production, les chars pouvant encore s'enfoncer dans 1,2 mètre d'eau.
À l'instar des Panzer III et IV, l'engin accueille un équipage de cinq hommes, trois en tourelle et deux en caisse : un conducteur, un radio, un tireur, un chargeur et un chef de char ; une telle composition des équipages de chars ayant fait ses preuves aux dépens des Français, Britanniques et Soviétiques.
De même, le char est divisé en trois parties générales : bloc moteur, bloc de combat et bloc avant,
Le chef de char se trouve à l'arrière gauche de la tourelle, le tireur-pointeur est devant lui, le chargeur se trouvant sur la gauche de sa pièce. La tourelle repose sur une piste circulaire de 1,79 m de diamètre, la jonction est au départ rendue étanche par un joint en caoutchouc qui est par la suite supprimé au cours de l'année 1943. La rotation de la tourelle s'effectue à l'aide d'une pédale basculante actionnée par le pied du tireur. Un couplage hydraulique en prise sur l'arbre de transmission assure alors la rotation dans le sens voulu. Ceci nécessite donc d'avoir le moteur en marche mais un système manuel existe, de secours ou simplement pour une question de discrétion. Le tireur utilise alors un ou deux volants, sachant qu'il faut 360 tours pour pivoter la tourelle de 180 °, le chef de char possédant également un volant qui lui permet, en 297 tours et demi, d'effectuer la même opération. De chaque côté du char se trouvent deux caissons de 16 (4 x 4) obus de 8,8 cm dans le surplomb au-dessus des chenilles, le reste est stocké au niveau du plancher, notamment deux caissons verticaux de 4 (4*1) obus de chaque côté de celui ci, les 12 obus restants étant répartis dans 2 caissons. L'armement et ses optiques, présents en tourelle, sont évoqués plus loin dans l'article.
Le moteur, d'abord un Maybach HL 210 P 45 un V12de 650CV), est, à partir du 251e engin produit, un Maybach HL 230 P 45, un V12 de 23,8 litres, très performant, sa puissance atteint 700 ch à 3 000 tr/min, 600 ch à 2 500 tr/min
Vu de face, le pilote se trouve à droite et le radio-mitrailleur à gauche. Tous deux disposent d'une tape d'évacuation spécifique. Ils sont séparés par l'imposante boîte de vitesses dont la présence à l'avant est due à celle des barbotins d'entrainement.
Le Tigre est principalement armé du 8,8 cm KwK36, de 56 calibres, dérivé des fameux 8,8 cm flak. Les excellentes qualités de cette pièce, couplées à la mobilité et une forte protection, sont à l'origine de la réputation du char.
Les premiers Tigres sont envoyés sur ordre de Hitler sur le front de Léningrad au sein de la schwere Panzer Abteilung 502; leurs débuts voient les immenses espoirs portés en eux momentanément déçus. Manque de préparation des équipages et des chars et utilisation sur un terrain peu favorable expliquent cette première déconvenue.
Durant la bataille de Normandie, un bataillon de 45 Tigres fut entièrement perdu, les chars étant détruits ou abandonnés par les équipages à la suite notamment des attaques aériennes des Alliés, des pannes d'essence et des problèmes mécaniques. L'une des figures légendaires reste le SS-Hauptsturmführer (Capitaine) michael Wittmannqui, en deux ans, avait détruit pas moins de 138 chars et canons d'assaut alliés, dont 117 avant d'arriver en Normandie.
A part les deux dernières photos qui représentent des chars de la marque C/S
toutes les autres sont de chez K/C.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 5 autres membres