PANZER IV
Le SdKfz 161 Panzerkampfwagen IV (PzKpfW IV), appelé « Panzer IV », fut un char d'assaut de classe moyenne utilisé par l' armee allemande lors de la WW II Conçu initialement comme char d'appui-feu et armé d'un canon de 75 mm court KwK 37 L/24 pour les Panzer IV Ausf. A / B / C / D / E / F, il fut réarmé avec un canon long antichar 75 mm KwK 40 L/43 à partir de mars 1942 pour les Panzer IV Ausf. F2 / G / H / J. Le PzKpfW IV fut le char le plus utilisé par la Panzerwaffe, avec 9 000 exemplaires produits, et il donna naissance à de nombreuses versions.
Le 11 janvier 1934 la direction de l'armement de la Wehrmacht, le Heereswaffenamt, demanda l'étude d'un char « lourd » (il devint « moyen » avec l'apparition du « tigre ») pour appuyer les panzerkampfwagen III « moyens », en cours d'étude eux aussi, en fournissant des tirs anti-personnels grâce à un canon de 75 mm à faible vitesse initiale. Le véhicule ne devait pas excéder la masse de vingt quatre tonnes, pour pouvoir emprunter les ponts de campagne, et être capable d'une vitesse de 35 km/h sur route.
En 1935, suite aux essais de différents prototypes, le projet des usines Krupp fut sélectionné pour la construction en série. Le premier PzKpfW IV « A » sortit d'usine en octobre 1937.
Le blindage du Panzer IV Ausf. « A » était très faible avec 14,5 mm d'épaisseur (16 mm en frontal de tourelle) pour un poids total du véhicule de 18 tonnes. Cela semblait suffisant pour l'époque, mais dès la série « B », l'épaisseur fut portée à 30 mm en frontal de tourelle et de caisse, la masse de l'engin passant alors à 18,5 tonnes. Sur le « J » d'avril 1944, le blindage en frontal tourelle sera de 50 mm, et de 80 mm en frontal caisse, pour une masse de 25 tonnes.
L'agencement interne comprenait cinq hommes : le pilote et un radio-mitrailleur en caisse, le chef de véhicule, le tireur et le pourvoyeur en tourelle. L'armement se composait du canon de 7,5 cm KwK 37 L/24 approvisionné avec 122 obus sur le « A » (80 du « B » au « F », 87 du « F2 » au « J »), une mitrailleuse coaxiale MG-34 de 7,92 mm en caisse (excepté sur le « B » et le « D »), et une autre en tourelle. Le moteur était un Maybach HL 108 TR de 250 CV pour le « A », HL 120 TR ou TRM de 300 CV pour les autres modèles, donnant une vitesse de 32,4 km/h sur route pour le « A » (10 km/h en tout-terrain), 42 km/h du « B » au « G » (20 km/h en tout-terrain), 38 km/h pour les « H » et « J » (20 km/h en tout-terrain). L'autonomie avoisine les 200 km sur route et 130 km en tout-terrain pour tous les modèles. La suspension se composait de huit roues de route indépendantes et quatre galets de retour (trois pour le « J »). Les chenilles se composaient de 99 patins d'une largeur de 38 cm.
Dès la campagne de France en 1940, le Panzer IV s'avéra être un char de combat très médiocre, incapable de résister aux obus antichars de 47 mm français. Si enmars 1942 le remplacement du canon KwK 37 L/24 par le KwK 40 L/43 à bonne capacité antichar (vitesse initiale de 740 m/s, 89 mm de blindage percé à 500 mètres sous une incidence de 30°) permet de répondre honorablement aux blindés adverses, le blindage, malgré un renforcement constant de son épaisseur, reste vertical et très sensible aux antichars alliés, qui augmentent constamment en puissance. Heureusement pour l' équipage du blindé, la doctrine allemande en vigueur est d'abord basée sur la fracture du front adverse par l'artillerie, l'infanterie et l'aviation, puis l'utilisation des chars (au moins jusqu'à l'apparition du Tigre I) dans l'attaque de cibles molles telles les lignes de ravitaillement et autres PC… en arrière du front ennemi.
Cependant, dès 1942, le nombre de chars et canons antichars alliés est tel, qu'on en rencontre partout, sur les lignes des fronts principaux, et très en arrière, ce qui exige des chars aux profils jugés « indestructibles », tels que le seront le « Tiger I » puis le «Panther » et le « Tigre II », capables de donner des coups, mais aussi et surtout d'en recevoir, au moins dans certaines limites…
Le Panzer IV fut très certainement l'un des chars les plus performants de la Seconde Guerre mondiale du moins pour les dernières versions; son faible coût, sa conception moderne, sa puissance de feu honorable, sa fiabilité, la bonne qualité de l'équipage et sa robustesse faisaient que ce char se montrait supérieur aux M4 Sherman américains et T-34 soviétiques. En tant que char moyen, il montra rapidement ses limites face aux KV ou encore aux JS soviétiques qui pouvaient respectivement le mettre hors de combat en un seul tir à plus de 1 000 et 2 500 mètres. Ce char continua d'être employé pendant deux décennies après la fin de la seconde guerre mondiale et participa à plusieurs conflits mineurs dont la guerre des Six Jours au sein de l'armée syrienne.
les deux 1ere photos de la marque K/C, la suivante C/S, et Figarti pour les 2 dernieres.
- PzKpfW IV Ausf. A (octobre 1937 : 35 exemplaires de 18 tonnes) : canon 7,5-cm KwK 37 L/24 ; deux mitrailleuses MG-34 ; l'avant de caisse forme une « avancée » pour le pilote ; tourelle au du chef de char vertical, à 2 battants pour la trappe du « bordführer » ; fentes simples pour la vision ; 1 trappe d'évacuation de chaque côté de la tourelle ; 2 trappes de caisse supérieure conducteur/radio ; moteur Maybach HL 108 TR de 250 CV (32,4 km/h sur route, 10 en tout-terrain).
- PzKpfW IV Ausf. B (avril 1938 : 45 exemplaires de 18,5 tonnes) : canon 7,5-cm KwK 37 L/24 ; une mitrailleuse en tourelle, pas de mitrailleuse en caisse ; tourelleau du chef de char à cinq épiscopes ; moteur Maybach HL 120 TR ou TRM de 300 CV.
- PzKpfW IV Ausf. C (septembre 1938 : 140 exemplaires de 18,5 tonnes) : Idem Ausf. « B » sauf détails mineurs ; le moteur HL 120 TR ayant des problèmes de fiabilité, il est remplacé par le HL 120 TRM à partir du 41e engin.
- PzKpfW IV Ausf. D (octobre 1939 : 202 exemplaires de 20 tonnes) : la mitrailleuse de caisse fait son retour, protégée par un blindage rectangulaire (ovale sur le « A »).
- PzKpfW IV Ausf. E (septembre 1939 : 223 exemplaires de 22 tonnes) : avant de caisse identique au Ausf. « A » : avancée pour le pilot ; apparition de la « Rommelkiste » (caisse de radio sur arrière tourelle) ; bloc de vision de type « Fahrersklappe 30 » pour le pilote.
- PzKpfW IV Ausf. F (avril 1941 : 462 exemplaires) : deux battants aux portes latérales de tourelle ; apparition de grilles d'aérations sur plage-moteur arrière. Plus de double trous de visions pour le pilote. Avant de caisse plat.
- PzKpfW IV Ausf. F2 (mars 1942 : 175 exemplaires + 25 « F » convertis) : idem « F1 » avec canon long de 43 calibres, à frein de bouche court (une seule ouverture de côté).
- PzKpfW IV Ausf. G (avril 1942 : 1687 exemplaires) : nouveau frein de bouche, plus long. Le « G » tardif supporte des « Schürtzens », et canon de 48 calibres.
- PzKpfW IV Ausf. H (avril 1944 : 3774 exemplaires) : coupole à un seul battant ; plus de fente de vision latérale pour le pilote ; barbotin avant à rayons évidés.PzKpfW IV Ausf. J (juin 1944 : 1758 exemplaires) : semblable à l'Ausf. « H », mais le pot-caisson d'échappement volumineux à l'arrière disparaît. Galets-porteurs réduits à trois dans les derniers modèles.
- Tauchpanzer IV : char submersible, 42 Ausf. « D », convertis en 1940 , pour l'opération Seemöwe, toutes ouvertures étaient rendues étanches grâce à des joints en caoutchouc, l'échappement, lui, était muni de clapets anti-retour et d'un tuyau flexible de 18 mètres, tenu en surface par une bouée. La profondeur d'immersion maximale était de 15 mètres et la vitesse d'environ six kilomètres par heure. Quelques uns furent utilisés par le 18e régiment de panzer, lors du franchissement du Bug en mai 1941, lors de l'opération Barbarossa.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 5 autres membres